Après Mémoire d’un jeune homme dérangé et Vacances dans le coma, L’amour dure 3 ans est la troisième partie d’une trilogie narrant les aventures de Marc Marronnier.
Marc Marronnier, pseudonyme que Frédéric Beigbeder a choisi d’utiliser dans son roman, est un chroniqueur parisien mondain et un éternel adolescent. Il épouse Anne mais aime Alice. Alors il divorce. Oui mais Alice est mariée !! Que faire ? Marc semble naviguer au gré du vent sans maîtrise de sa vie… mais que peut-on maîtriser dans le registre amoureux ?
Frédéric Beigbeder nous livre sa vision toute personnelle d'un microcosme parisien, qui est loin de donner envie. C’est un Paris nocturne, mondain, vulgaire et écoeurant que nous décrit l’auteur.
L’ironie de l’auteur est permanente, son humour est piquant. Il arrive cependant à prendre assez de recul sur lui-même pour observer ses actions et ses sentiments avec une réelle maturité.
On note dans l’écriture de cet ouvrage de nombreux aphorismes dont le caractère péremptoire reste à démontrer…:
« Quand on mène une double vie la règle de base, c’est de ne pas tomber amoureux. »
« Descartes n’écrirait plus ‘Je pense donc je suis’, il dirait ‘Je suis seul donc je pense’. »
« La première année, on achète des meubles, la deuxième année, on déplace les meubles, la troisième année, on sépare les meubles. »
« Il faut se décider : ou bien on vit avec quelqu'un, ou bien on le désire. On ne peut pas désirer ce qu'on a, c'est contre nature. »
« Tout le problème de l'amour, me semble-t-il, est là : pour être heureux on a besoin de sécurité alors que pour être amoureux on a besoin d'insécurité. »
« Si une histoire de cul peut devenir une histoire d'amour, l'inverse est très rare... »
« Alors elles attendent le prince charmant, ce concept publicitaire débile qui fabrique des déçues, des futures vieilles filles, des aigries en quête d’absolu, alors que seul un homme imparfait peut les rendre heureuses. »
L’écriture est fluide mais peu lyrique, l’auteur écrit souvent comme il parle (je suppose…). Les mots et les séquences décrites sont parfois vulgaires voire crues.
Le roman se termine à Formentera dans une quiétude en contraste absolu avec tout le reste du roman. Le happy end penche beaucoup trop pour le romantisme et la mièvrerie, j’aurais préféré une fin plus rock’n’roll.
Cet ouvrage, de prime abord léger voire superficiel, nous invite en réalité largement à réfléchir sur nos rencontres et nos errances amoureuses…
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