Pour répondre à cette problématique, nous développerons deux parties : une première partie portera sur l'aide des hommes au sein d'un groupe, d'une société ; et une deuxième partie montrera la supériorité de la liberté individuelle sur l'influence du groupe.
J.S.Mill utilise plusieurs termes pour désigner l'autre : « les hommes », « un étranger », « des personnes peu familières » (l.10) ou « observateurs extérieurs » (l.10). Il utilise ces termes très particuliers pour procéder à une induction et ainsi généraliser ses pensées avec les termes « société » (l.7) et « présomptions générales » (l.8).
L'auteur oppose l'émulation entre les hommes et les libertés individuelles à l'aide d'une forte utilisation du connecteur logique « mais ». L'utilisation des connecteurs logique de démonstration « c'est pourquoi » ou « or » témoignent également d'une généralisation. L'auteur oppose d'ailleurs les « présomptions générales » aux « circonstances particulières » désignant l'individu et non la société.
J.S.Mill affirme également que pour qu'il y ait possibilité d'émulation entre hommes, « l'observance des règles générales est nécessaire afin que chacun puisse savoir à quoi s'attendre ». Les « règles générales » désignent ici l'ensemble des lois qui régissent notre société mais aussi les règles non écrites.
J.S.Mill nous dit que les hommes devraient s'aider. Il semble avoir une vision utopique de l'émulation entre hommes : il affirme qu'ils devraient se pousser au meilleur et non au pire. L'utilisation du verbe devoir « doivent », »devraient »met un doute sur le fait que l'auteur ne croit pas non plus à une entraide qui aille de soi. En effet, dans l'entourage, on trouvera du soutien, néanmoins, cette vision reflète une certaine naïveté pour ce qu'on connaît aujourd'hui des relations entre les individus. La société s'équilibre probablement avec autant de personnes altruistes , qui aident les autres, que de personnes individualistes, égoïstes.
Et d'ailleurs, même si l'aide apportée par les personnes altruistes est réelle, les pressions de la société et son influence sont insistantes comme le montre les termes « exhortations », »conseils », « forcer à entendre » ; l'individu subissant ces pressions reste pour autant le « juge suprême », terme très fort pour désigner son libre arbitre.
Dans une deuxième partie du texte, Mill insiste fortement sur le caractère suprême de la liberté individuelle . Il prend le cas d'un homme « d'âge mur », capable de prendre des décisions par lui-même et donc d'être responsable.
Les libertés individuelles étant « suprêmes » dans le cas d'un homme « d'âge mur », elles ne le sont pas dans le cas d'un enfant car ses décisions importantes doivent être prises par ses parents, à défaut par son entourage ou ses tuteurs car un enfant n'a pas les connaissances et l'expérience d'un « homme d'âge mûr ».
L'auteur précise que chaque homme est celui que son bien-être préoccupe le plus. Ce point peut faire débat car le bien-être d'une personne dépendante ou d'un enfant peut préoccuper plus son entourage qu'elle -même.
En règle générale et parce que l'altruisme n'est pas une caractéristique répandue, un étranger a un intérêt très limité pour une autre personne qui lui est inconnue « intérêt … insignifiant ». Parfois, lors d'un drame, la population peut avoir de la compassion pour les victimes inconnues et apporter de l'aide.
Mill fait ensuite ressortir l'importance du libre arbitre avec deux aspects. Tout d'abord, il souligne le droit à l'erreur de chacun : peu importe qu'une personne se trompe dès lors qu'elle a pris une décision sans pression, elle assumera ses choix. D'autre part, l'entourage peut avoir une influence néfaste parce qu'il ne connaît pas la situation précise de la personne et aussi parce que l'intérêt de certains peut être de mentir. On est alors autour de la question de la manipulation qui a des effets très néfastes sur la psychologie d'une personne. Rappelons que la liberté implique la responsabilité : lorsqu'on laisse les autres choisir, on est déresponsabilisé, mis sous tutelle.
Rabelais va même plus loin dans Gargantua, lorsqu'il montre que si la liberté mène à la vertu, le défaut de liberté mène aux « choses défendues ».
Enfin JS Mill nous parle de spontanéité individuelle, ce qui lève la question de la réflexion. Ce terme montre que l'auteur place la liberté individuelle au dessus de tout, au point qu'un homme a le droit de prendre une décision irréfléchie, spontanée.
En conclusion, JS Mill nous démontre que la liberté individuelle est plus importante que les conseils et l'émulation des autres. Il insiste sur la suprématie du libre arbitre de chacun, en mentionnant le droit à l'erreur, le droit à la spontanéité. En somme peu importe de commettre une erreur, de faire un mauvais choix dès lors que nous assumons , que nous sommes responsables de ce choix et que nous sommes dans le champ de l'individualité, des sujets qui nous regardent.
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