A l’origine ces deux esclaves devaient décorer le tombeau du pape Jules II.
Ce dernier les avait commandés à Michel-Ange, qui a mis quarante ans pour les réaliser. Les sculptures ont été modifiées à plusieurs reprises.
C'est le même commanditaire qui a commandé à Michel-Ange, la décoration de la chapelle Sixtine.
Dans le cadre d'un premier projet, Michel-Ange devait réaliser une quarantaine de sculptures.
Il n'en reste que sept à Rome dans l’église Saint-Pierre-aux-liens, où se trouve le mausolée du pape Jules II. Après la mort du pape, ce premier projet était jugé trop cher, du fait du coût du marbre. L'ampleur des oeuvres fut donc revue à la baisse.
Dans le cadre d'un deuxième projet, d'autres esclaves ont été réalisés, dont les deux sculptures du musée du Louvre. Les autres esclaves de cette série se trouvent à Florence.
Les deux esclaves du Louvre n’ayant pas été retenus pour le monument final par le commanditaire,
Michel-Ange les avait offertes à un ami florentin habitant en France, Roberto Strozzi. Celui-ci les offrit au roi de France. Le musée en pris possession en 1794.
Les sculptures de Michel-Ange se trouvent majoritairement en Italie, dans les lieux pour lesquels elles ont été conçues. Les deux esclaves du musée du Louvre sont une exception.
Un artiste de talent devait savoir représenter le corps humain, donc le nu. Pour cela les artistes de l'époque étudiaient l’anatomie par le biais de modèles nus dans les ateliers, ou bien d'après des sculptures de nus de l’Antiquité.
Dans cette réalisation, Michel-Ange, malgré sa célébrité, n'a pas été libre de ses choix.
De nombreuses modifications lui ont été ordonnées par son commanditaire. Le processus de création a été interrompu maintes fois pour la réalisation d’autres commandes.
Michel-Ange n'a pas travaillé les dos des sculptures, qui ne semblent donc pas terminés. En effet, les sculptures étaient destinées à être vues de face uniquement.
Certaines parties des sculptures semblent inachevées, le spectateur perçoit les traces des outils de l’artiste.
Ce sont parfois des lignes nettes sur la pierre, d’autres fois des marques en forme de fourche.
Quelques fois les lignes sont croisées, d’autres fois elles sont parallèles.
Les captifs, Esclave mourant 1513-1515 Marbre hauteur 2,28 m Michelangelo Buonarroti dit Michel-Ange (Caprese, 1475 – Rome 1564) |
L'Esclave mourant semble détendu, il s'abandonne...
Les liens autour du torse symbolisent son statut d'esclave.
Ses bras sont libres mais une courroie est visible au niveau du torse.
Cette sculpture comporte un singe au niveau des pieds. Ce singe est difficile à identifier et semble sortir de la pierre, de par le travail de l'artiste. Il symbolise à la fois la bestialité et l'art du mimétisme.
Les captifs, Esclave rebelle 1513-1515 Marbre Hauteur 2,09 m Michelangelo Buonarroti dit Michel-Ange (Caprese, 1475 – Rome 1564) |
L’Esclave rebelle semble être au combat: son corps est tendu, les muscles sont gonflés.
Le corps semble presque déformé afin d'accentuer l'effort produit par l'esclave.
Les liens autour du torse symbolisent son statut d'esclave.
Ses bras sont attachés dans le dos, une courroie lacère sa chair au niveau d'un coude et du torse.
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