mardi 13 décembre 2011

Le Diable boiteux de Sacha Guitry

Le Diable boiteux est un film réalisé par Sacha Guitry, adapté de sa pièce Talleyrand et sorti en 1948.

Le Diable boiteux débute avec cette narration :
« Le 2 février 1754, naquit à Paris, 4, rue Garancière, le plus grand diplomate qui ait sans doute jamais existé: Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord. M. de Talleyrand naquit affligé d'un pied bot et j'aime à penser que, dès l'âge de huit ans, il a dû se demander à quoi cette disgrâce physique pourrait bien lui servir un jour... »

Sacha Guitry nous présente Talleyrand comme un fin stratège, un manipulateur et un homme à l'intelligence politique hors du commun.
Pour preuve, au congrès de Vienne (1814-1815), l'Europe le respecte et le craint.

Le propos est parfois simpliste: Talleyrand semble évoluer dans différents mondes où personne ne comprend son intelligence politique.
Lui, en revanche, est capable de juger à vif n'importe quelle décision politique prise par les chefs d'état.

Talleyrand, tel un fil conducteur, sert la France de l'Ancien Régime jusqu'à la Monarchie de Juillet en passant par le Directoire, le Consulat, le Premier Empire et la Restauration.
Avec subtilité, il gère les transitions entre régimes: l'abdication de Napoléon 1er, l'arrivée de Louis XVIII (frère de Louis XVI), les cent jours, le retour de Louis XVIII, l'arrivée de Charles X (frère de Louis XVI) puis celle de Louis Philippe Ier (fils de Philippe-Egalité, duc d'Orléans, qui vota la mort de Louis XVI, si vous me suivez...).
La fin du film voit se succéder les régimes, sans plus d'explication, seuls les hommes sont présentés.
La mort de Talleyrand dans son lit avec de nombreuses personnes qui s'agenouillent, est peu réaliste. Il est glorifié alors qu'il était, dans la réalité, décrié du fait de sa versatilité. D'aucuns parleront de traîtrise...

Et parce que c'est du Guitry, il y a de l'humour partout:
Son premier amour, le petit pâtissier, fait le pître, la folle du roi en quelque sorte, pour Louis XVIII.
Parce que ses valets se sont moqués de lui, il leur ordonne de boîter pendant une journée, avec une fausse sévérité.
Talleyrand et Catherine parlent mariage alors qu'ils se connaissent depuis trente secondes.
Catherine roucoule littéralement lorsqu'elle apprend que Talleyrand est évêque.

Concernant ce film, Guitry ajoutera le commentaire suivant: « Et quant aux erreurs de lieux ou de dates que j’ai pu faire, qu’on ne prenne pas la peine de me les signaler, elles sont voulues. »



Je n'ai pu résister à noter quelques phrases de ce film ici.

Le diable boîteux
Sacha Guitry
1948

Titre : Le Diable boiteux
Réalisation, Scénario, adaptation et dialogues : Sacha Guitry, d'après sa pièce Talleyrand
Société de production : Union Cinématographique Lyonnaise
Acteurs: Sacha Guitry (Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord) , Lana Marconi (Catherine Grand, princesse de Talleyrand-Périgord), Jeanne Fusier-Gir (Marie-Thérèse Champignon), Maurice Schutz (Voltaire), Emile Drain (Napoléon Ier), Henry Laverne (Louis XVIII), Maurice Teynac (Charles X), Philippe Richard (Louis-Philippe Ier), Jean Piat (Figaro du Barbier de Séville), Robert Hossein (un invité), ...

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